L'administration Trump se prépare à envoyer des demandeurs d'asile au Guatemala


WASHINGTON (Reuters) – L'administration Trump a commencé à envoyer au Guatemala des demandeurs d'asile rencontrés à la frontière américano-mexicaine, ce qui promet de transformer le système d'asile américain, selon trois responsables informés de l'initiative et du matériel de formation associé. .

DOSSIER PHOTO: Des migrants d'Amérique centrale sont aperçus à l'extérieur de leurs tentes dans un campement à Matamoros, au Mexique, à la fin du pont Gateway International, où les migrants ont été renvoyés dans le cadre du programme "Reste au Mexique", officiellement appelé Protocoles de protection des migrants , attendent leurs audiences américaines sur l'asile, le 14 septembre 2019. Photo prise le 14 septembre 2019. REUTERS / Henry Romero / File Photo

Le programme sera initialement appliqué à une station de patrouille frontalière américaine à El Paso, au Texas. La première phase ciblera les adultes du Honduras et du Salvador et leur objectif sera de les traiter dans un délai de 72 heures, selon les trois responsables et les notes tirées d'une session de formation d'officiers d'asile des services de citoyenneté et d'immigration des États-Unis (USCIS) prise par l'un des les fonctionnaires.

Les autorités fédérales de l'immigration ont interrogé un migrant dans le cadre du nouveau processus mardi et deux autres mercredi matin, ont indiqué les responsables. Les fonctionnaires ne savaient pas quand les premiers vols à destination du Guatemala auraient lieu.

L'agence a présenté les lignes directrices lors d'une session de formation mardi dans un bureau de l'USCIS à Arlington, en Virginie, selon les responsables. Les lignes directrices ont d'abord été rapportées par BuzzFeed News.

Les agents d'asile ont été priés de ne pas demander aux migrants s'ils craignaient d'être envoyés au Guatemala. Les migrants doivent plutôt affirmer qu'ils craignent d'être envoyés dans ce pays, le matériel de formation tmsnrt.rs/2KEEwHa vu par Reuters a montré.

L'initiative débutera avec un statut pilote, avec 10 à 15 personnes traitées chaque jour. Les agents des douanes et de la protection des frontières (CBP) vont décider qui sera placé dans le programme, ont indiqué les responsables.

USCIS n'a pas répondu à une demande de commentaire sur le programme ou sur les détails de la formation.

Le nouvel effort a commencé après que l'administration du président républicain Donald Trump eut négocié un accord avec le gouvernement guatémaltèque en juillet. L’accord permettra aux fonctionnaires américains de l’immigration de forcer les migrants qui demandent l’asile à la frontière américano-mexicaine à demander l’asile au Guatemala en premier.

Démocrates et groupes pro-migrants s'opposent à cette initiative et soutiennent que les demandeurs d'asile seront menacés au Guatemala, où le taux de meurtres est cinq fois supérieur à celui des États-Unis, selon les données de 2017 compilées par la Banque mondiale. Le président élu du Guatemala, Alejandro Giammattei, qui prendra ses fonctions en janvier, a annoncé qu'il examinerait l'accord.

Trump a fait de la lutte contre l'immigration un enjeu central de sa campagne pour la réélection de 2020. Son administration s’est employée à restreindre l’accès des demandeurs d’asile aux États-Unis afin de limiter le nombre de familles essentiellement centraméricaines arrivant à la frontière américano-mexicaine.

Trump et ses hauts fonctionnaires ont fait valoir que la plupart des migrants se rendent aux États-Unis pour des raisons économiques et ne revendiquent pas de protection valable.

DÉMARRAGE LENT

Alors que l'accord sur l'asile avec le Guatemala commencera lentement, l'administration Trump a l'intention de faire quelques exceptions.

Les fonctionnaires fédéraux de l’immigration ont reçu pour instruction de ne pas appliquer le programme aux enfants non accompagnés, aux migrants munis de documents de voyage américains valables ou à des cas d’intérêt public, ont indiqué des responsables de l’USCIS.

Les exemptions fondées sur l'intérêt public – y compris les cas susceptibles de susciter un examen minutieux de la part des médias – devront être approuvées par le siège de l'USCIS. De tels cas sont considérés comme hautement improbables, selon les notes prises par l’un des participants à la formation de mardi et partagées avec Reuters.

Le programme n'est pas censé séparer les conjoints et les familles. Toutefois, les migrants avec des mariages de même sexe ou des mariages de fait peuvent être traités comme des adultes célibataires s’ils viennent d’un pays qui ne reconnaît pas de tels mariages, selon les responsables et les notes.

L’accord avec le Guatemala est l’un des nombreux changements récemment apportés au système d’asile américain.

L’administration a également lancé en janvier une initiative qui a contraint près de 59 000 migrants à attendre au Mexique leur audience devant le tribunal américain de l’immigration, dans le cadre d’un programme appelé «Protocole de protection des migrants (MPP)».

Un règlement séparé, que la Cour suprême a autorisé à entrer en vigueur en septembre, interdit à la plupart des migrants de demander l'asile aux États-Unis s'ils traversaient un autre pays au cours de leur voyage jusqu'à la frontière mexicaine.

Les notes de formation détermineront si les migrants sont soumis au processus de renvoi au Guatemala ou au programme MPP.

Une fois que le CBP aura déterminé que les migrants devraient être soumis à l’un des programmes – le renvoi au Guatemala, l’attente au Mexique ou un autre résultat – les migrants resteront sur cette piste, ont indiqué des responsables.

Après une première évaluation par les agents des services frontaliers, les demandeurs d'asile renvoyés au Guatemala pour être renvoyés au Guatemala passeront ensuite un entretien téléphonique avec un agent des demandes d'asile de l'USCIS au bureau d'Arlington. Les officiers poseront des questions supplémentaires pour déterminer si les migrants sont «plus susceptibles qu'autrement» de faire face à la persécution pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d'appartenance à un groupe social particulier ou d'opinion politique au Guatemala.

Diaporama (2 Images)

Les migrants ne sont pas autorisés à avoir des avocats et d'autres représentants présents lors de la projection, ont indiqué les responsables.

Une fois que les agents d’asile décident qu’un demandeur d’asile sera envoyé au Guatemala, cette décision ne pourra plus être examinée par un tribunal de l’immigration, selon les indications du 19 novembre publiées par le Département américain de la justice.

«Les juges de l’immigration ne devraient pas examiner, examiner ou décider des questions relatives à une décision discrétionnaire» sur la question de savoir si un migrant est soumis à l’accord d’asile, selon la note d’orientation.

Reportage par Ted Hesson à Washington, Mica Rosenberg à New York et Kristina Cooke à Los Angeles, édité par Rosalba O'Brien



Lire plus

About The Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

CAPTCHA