Overlooked No More: Andrée Blouin, voix pour l'indépendance en Afrique


La vie à l'orphelinat, à Brazzaville, la capitale du Congo français, a été définie par la négligence et les abus. Andrée n'a pas vu ses parents pendant cinq ans. Ses journées ont été consacrées à l'apprentissage du catéchisme et à des travaux de broderie pour augmenter les revenus de l'ordre qui dirigeait l'installation. La nuit, elle s'est couchée affamée et a repoussé les moustiques. La mère supérieure employait généreusement un fouet en peau d'hippopotame.

Après que les religieuses aient tenté de faire pression sur Andrée pour qu'elle se marie à 15 ans, elle s'est échappée de l'orphelinat, ensanglanté ses pieds alors qu'elle grimpait sur un mur coiffé d'éclats de verre.

Elle a enduré deux relations douloureuses: l'une avec Roger Serruys, avec qui elle a eu une fille, et l'autre avec Charles Greutz, qu'elle a épousé et divorcé. Elle a épousé André Blouin en 1952. Ingénieur français, il a travaillé pour une entreprise d'extraction de diamants et a «échappé à la mentalité colonialiste», comme elle l'écrit dans ses mémoires. Ils ont eu deux enfants.

Lorsque le mari de Blouin a été affecté dans une mine d'or en Guinée française, le mouvement indépendantiste y a pris de l'ampleur sous la direction d'Ahmed Sékou Touré. Comme toutes les autres colonies françaises, la Guinée se préparait à un référendum dans lequel elle pourrait choisir de rester partie de la France ou d'acquérir une indépendance immédiate.

Blouin se tenait derrière Touré et a parcouru le pays avec des membres de son parti, organisant des rassemblements et prononçant des discours appelant à l'indépendance. En septembre 1958, la Guinée est le seul des 20 territoires français à choisir de quitter la France.

Par l'intermédiaire de Touré, Blouin a rencontré d'autres militants, dont le Premier ministre ghanéen Kwame Nkrumah du Ghana et Félix Houphouet-Boigny, qui dirigeraient la Côte d'Ivoire pendant plus de trois décennies. Mais c'est une rencontre fortuite dans la capitale guinéenne, Conakry, qui l'a propulsée vers la gloire.

Au restaurant, un soir de janvier 1960, Blouin entendit des hommes à une autre table parler le lingala, une langue qu'elle connaissait depuis sa jeunesse. C'étaient des politiciens nationalistes du Congo belge, en ville pour prendre contact avec des alliés guinéens.



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