L’indice de développement humain(IDH) à Djibouti

Cela fait quelques années que j’avais l’intention de mettre en place ce blog.
J’avais envie de parler de différents sujets relatifs à mon pays tel que l’actualité nationale, internationale,
la santé, l’éducation, l’économie, la politique, etc….
Mais j’avais surtout envie dans un premier temps de faire un diagnostic sur le chemin parcouru par Djibouti depuis son indépendance le 27 juin 1977. Pour cela je me baserai uniquement sur des données de la banque mondiale ou des institutions internationales (PNUD, UNESCO, etc…)

Cet exercice aura pour mérite de mettre en exergue des indicateurs qui au delà de poser un diagnostic permettra aux décideurs en poste j’espère d’apporter les corrections nécessaires.

Le premier indicateur que je regarderai est l’IDH (l’Indice de Développement Humain). L’indice de développement humain est un indice statistique composite pour évaluer le taux de développement humain des pays du monde.
L’IDH se fondait alors sur trois critères : le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’éducation des enfants de 17 ans et plus.
Le concept du développement humain est plus large que ce qu’en décrit l’IDH qui n’en est qu’un indicateur, créé par le PNUD pour évaluer ce qui n’était mesuré auparavant qu’avec imprécision. L’indicateur précédemment utilisé, le PIB par habitant, ne donne pas d’information sur le bien-être individuel ou collectif, mais n’évalue que la production économique. Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l’IDH2. L’indice a été développé en 1990 par l’économiste indien Amartya Sen et l’économiste pakistanais Mahbub ul Haq. Pour Sen comme pour le PNUD, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus d’élargissement du choix des gens qu’une simple augmentation du revenu national. Notons enfin qu’il existe un indice dérivé de l’IDH, le GDI (Gender-related Development Index), qui prend en compte les disparités liées au genre, soit les différences de situation de vie entre les hommes et les femmes d’un pays considéré.

Principe:
L’IDH est un indice composite, sans dimension, compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent). Il est calculé par la moyenne de trois indices quantifiant respectivement :

la santé / longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l’accès à une alimentation saine, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux. En 2002, la Division de la population des Nations unies a pris en compte dans son estimation les impacts démographiques de l’épidémie du sida pour 53 pays, contre 45 en 2000 ;
le savoir ou niveau d’éducation. Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans et la durée attendue de scolarisation pour les enfants d’âge scolaire. Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société ;
le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat), afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l’accès à la culture.
La composition et la méthodologie pour établir cet indice sont susceptibles d’être revues tous les ans, et donnent lieu à l’établissement d’une note permettant de comprendre ces variations. Ainsi, le premier indice tenait compte du niveau d’alphabétisation. D’autre part, la composante du niveau de vie était initialement représentée par le PIB par habitant. Cette composante a évolué au fil du temps, pour devenir le revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat, et était plafonné à 40 000 euros. Ce plafond, dépassé par 13 pays en 2007, a été supprimé.

Le PNUD indique que les données sur l’espérance de vie à la naissance sont fournies par le Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, les années de scolarisation moyennes par Barro et Lee (2010), les années de scolarisation escomptées par l’Institut de statistique de l’UNESCO et le RNB par habitant de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

L’IDH est toujours publié avec un certain retard, car calculé à partir de chiffres généralement collectés deux ans plus tôt.

Ci-dessous les données sur Djibouti (source PNUD)

Evolution de l’IDH de 1994 à 2018

Analyse:

Pour l’ensemble de la période 1994-2018, on enregistre une moyenne annuelle de 0,40. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 34,8 %. C’est en 2018 qu’on enregistre la valeur la plus élevée (0,495) et c’est en 1996 qu’on enregistre la valeur la plus basse (0,351).

Comparaison avec les pays voisins.

Comparaison de l’évolution de l’IDH des pays d’Afrique de l’Est

Pour l’Ethiopie et pour l’ensemble de la période 2000-2018, on enregistre une moyenne annuelle de 0,38. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 64 %. C’est en 2018 qu’on enregistre la valeur la plus élevée (0,47) et c’est en 2000 qu’on enregistre la valeur la plus basse (0,283).
On voit que l’écart visible dans les années 2000 entre Djibouti et l’Ethiopie tend à s’estomper et à l’horizon 2025 la valeur IDH de l’Ethiopie devrait osciller autour de 0,52.

Classement de Djibouti

Classement régional du HDI

On considère que l’Indice de Développement Humain est bas si la valeur est comprise entre 0.350–0.549. Si la valeur est comprise entre 0.550–0.699 l’IDH est moyen, si la valeur est comprise entre 0.700–0.799 l’IDH est haut et enfin si la valeur est comprise entre 0.800–1.000 l’IDH est très haut.

Vous comprendrez aisément que Djibouti se trouve dans les pays à faible indice de développement humain. Il se classe 18 ième sur les 31 pays ayant l’IDH les plus bas du monde. Vous pouvez accéder au rapport du PNUD ici.

 Dans le prochain article nous verrons comment accélérer l’évolution de cet indice et changer le classement mondial de Djibouti.

J.P.S

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