Coup d’État au Burkina Faso : mises à jour en direct alors que l’armée prend le pouvoir


ImageDes pneus brûlent à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, lundi.
Crédit…Malin Fezehai pour le New York Times

OUAGADOUGOU, Burkina Faso – L’armée a annoncé lundi qu’elle avait pris le pouvoir au Burkina Faso, suspendant la Constitution et renversant le président démocratiquement élu du pays quelques heures après que des soldats mutins aient encerclé sa maison.

Le président Roch Marc Christian Kaboré, 64 ans, dirigeait depuis 2015 le Burkina Faso, pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest. cette nation de 21 millions d’habitants.

Le Burkina Faso était resté largement pacifique jusqu’en 2015. Mais cette année-là, des groupes militants ont lancé une campagne violente dans le cadre d’un bouleversement plus large au Sahel, la vaste étendue de terre juste au sud du Sahara.

La violence a déstabilisé de larges pans du Burkina Faso, déplaçant 1,4 million de personnes et causant 2 000 morts rien que l’année dernière. Et cela a conduit à une frustration croissante du public à l’égard de M. Kaboré, qui, en particulier les jeunes, a blâmé l’incapacité du gouvernement à endiguer la vague de violence.

Crédit…Olympia De Maismont/Agence France-Presse — Getty Images

Au cours de l’année écoulée, il y a eu une vague de coups d’État dans L’Afrique, la plus forte concentration depuis des années, avec des rachats en Guinée, Soudan, Tchad et Mali.

Le coup d’État au Burkina Faso a été annoncé à la télévision d’État lundi en fin d’après-midi par un officier subalterne de l’armée qui a déclaré que l’armée avait pris le pouvoir en réponse à « l’exaspération du peuple ». À ses côtés était assis le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, un officier supérieur de l’armée qui a été présenté au peuple burkinabé comme son nouveau chef d’État.

L’armée a déclaré que les frontières terrestres et aériennes du pays seraient fermées et qu’un couvre-feu nocturne serait imposé jusqu’à nouvel ordre.

Il n’y avait aucune mention de l’endroit où se trouvait M. Kaboré et aucune indication qu’il avait accepté de se retirer. « Les autorités ont été capturées sans effusion de sang et sont gardées en lieu sûr », a déclaré le soldat.

L’annonce de l’armée est intervenue après une journée agitée au Burkina Faso.

Dimanche, des soldats se sont emparés de plusieurs bases militaires et la police anti-émeute a affronté des manifestants civils. Dans la soirée, des coups de feu ont été entendus près du domicile du président, qui ont duré jusqu’aux premières heures de lundi, déclenchant des heures d’incertitude au milieu d’informations selon lesquelles l’armée faisait pression sur le président pour qu’il démissionne.

Dans l’après-midi, un tweet était apparu sur le compte du président Kaboré qui demandait aux gens de rester fermes derrière leur démocratie chancelante. « Notre pays traverse une période difficile », a-t-il écrit, exhortant les soldats mutinés à déposer les armes.

Crédit… Radio Télévision Du Burkina, via Agence France-Presse — Getty Images

Le soutien public à la mutinerie était motivé par la perception que M. Kaboré était incapable de repousser les groupes islamistes qui semaient le chaos depuis si longtemps, a déclaré Rinaldo Depagne, expert du Burkina Faso à l’International Crisis Group.

« Il n’est pas absolument horrible et corrompu », a déclaré M. Depagne à propos du chef déchu. « Mais il est évident que les gens pensent, à tort ou à raison, qu’un homme en uniforme avec un gros fusil est mieux à même de les protéger qu’un président démocratiquement élu. »

Quelques heures avant l’annonce officielle du coup d’État, certains habitants de la capitale l’ont accueilli comme une fatalité.

Des soldats montaient la garde devant le radiodiffuseur public dès le matin alors que de jeunes hommes à moto passaient en continu, klaxonnant et applaudissant. Dans un marché de téléphones portables à proximité, Kudougou Damiba s’est jeté à genoux.

« Nous sommes sauvés ! a déclaré le revendeur de téléphones portables. « Roch est parti. »

Crédit…Malin Fezehai pour le New York Times

M. Damiba a blâmé le président pour sa propre chute, affirmant qu’il n’avait pas réussi à unir le peuple contre la vague montante de violence islamiste.

« Le pays a été fracturé », a-t-il déclaré. « Au lieu d’unir les gens, Roch les a divisés, ce qui a permis aux djihadistes de nous attaquer. C’est de sa faute. »

Le blâme est également tombé sur l’ancienne puissance coloniale, la France, qui a déployé des troupes dans la région du Sahel, y compris le Burkina Faso, dans le but de contrer les attaques islamistes, bien que la situation continue de se détériorer.

Tout le monde n’a pas salué la prise de contrôle militaire. Parmi les clients du marché du téléphone portable se trouvait Anatole Compaoré, un chômeur de 31 ans.

M. Compaoré a pris part à une vague de manifestations de rue récentes contre le régime de M. Kaboré, mais même ainsi, il était sceptique quant à la résolution des problèmes de son pays par un nouveau régime militaire.

Lorsque Blaise Compaoré, dirigeant du Burkina Faso depuis 27 ans, a été renversé en 2014, « ils ont dit que tout allait changer », a-t-il déclaré. « Mais rien n’a changé. Et je ne suis pas sûr que ce sera différent cette fois.

Crédit…Olympia De Maismont/Agence France-Presse — Getty Images



The New York Times – [source]

About The Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

CAPTCHA