Après une croissance de 2,1 % en 2022, les Etats-Unis rêvent d’échapper à la récession


Atterrissage en douceur ou récession ? Ce débat obsède les Etats-Unis alors que l’année 2022 s’est achevée sur un bilan extrêmement positif. La croissance a atteint un rythme annuel de 2,9 % au quatrième trimestre, selon les chiffres publiés jeudi 26 janvier par le Bureau d’analyse économique. Sur l’année 2022, elle s’établit à 2,1 %, la légère contraction du premier semestre ayant été surmontée. Le pays revient dans un rythme de croissance naturel, après la récession de 2,8 % pour cause de Covid-19 en 2020 et le rebond de 5,7 % (révisé à 5,9 %) de 2021. Cette croissance a été tirée quasi exclusivement par la consommation dans les services.

Côté emploi, tout va bien aussi, avec un taux de chômage tombé en décembre à 3,5 %, son plus bas niveau depuis un demi-siècle. Enfin, sur le front de l’inflation, le sujet semble surmonté. Certes, en décembre, l’inflation nominale était encore de 6,5 % sur un an. Mais d’un mois à l’autre, les prix ont baissé de 0,1 % en décembre tandis que la hausse des prix sur les trois derniers mois de l’année 2022 est redescendue à 1,8 %.

Le prix Nobel d’économie Paul Krugman s’étonne de constater que beaucoup pensent « que l’inflation est toujours déchaînée. Le public n’a pas pris conscience de la grande décélération du deuxième semestre 2022. » Il estime que « trop d’articles de presse se concentrent sur l’inflation en glissement annuel et ratent le grand tournant » tandis que les chiffres d’aujourd’hui « reflètent toujours les augmentations de loyer d’il y a un an ». Les économistes sont déjà sur le coup d’après, tel Olivier Blanchard, ex-économiste en chef du FMI, qui prévoit de nouveau le retour de la « stagnation séculaire », faite de taux bas, d’investissements insuffisants et de croissance faible.

Sérieux refroidissement en décembre

A coût terme, l’inquiétude porte sur le possible ralentissement économique, alors que la Reserve fédérale a augmenté ses taux de zéro à 4,25 % en 2022 et devrait, estiment les marchés, les augmenter de nouveau de 0,25 point lors de sa prochaine réunion du 1er février. Mais n’est-il pas temps de renverser la vapeur, alors que 60 % des économistes interrogés par le Wall Street Journal prédisent une récession et que la politique monétaire de la Fed met de longs mois à diffuser dans l’économie.

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Décembre a d’abord montré un sérieux refroidissement de l’appétit des consommateurs, qui ont réduit leurs dépenses de 1,1 %, après une première baisse de 1 % en novembre. Ensuite, la crise immobilière se fait sentir, avec une baisse de 10 % en 2022 de l’investissement résidentiel. Enfin, les entreprises sont attentistes, avec une décélération de l’investissement, qui n’a crû que de 3,7 % au dernier trimestre contre 10 % au premier semestre. L’investissement informatique est même en recul.

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