De l’essayage au passage en caisse… Les boutiques Etam prennent le virage numérique


La dentelle est reine au 14 rue d’Halévy, à Paris. Sur les trois niveaux lumineux de l’historique bâtiment haussmannien, les mannequins sont parés des dernières collections et des classiques de la marque. Bienvenue dans le navire amiral d’Etam, situé à un jet de pierre des Galeries Lafayette et du Printemps. Laboratoire numérique de la marque, il regorge d’innovations technologiques. Et celles-ci n’ont rien de gadgets.

« Le premier objectif de la digitalisation de nos magasins est d’apporter de la mobilité à nos hôtesses de vente, pour qu’elles ne soient plus dépendantes de leurs caisses et puissent nouer des échanges fluides et personnalisés avec nos clientes », explique Romain Sabatier, responsable de « l’expérience omnicanale » chez Etam Group. Pour commencer, toutes les vendeuses arborent un mètre-ruban autour du cou, la mesure demeurant une étape clé dans la mode en général, et dans la lingerie en particulier. « La taille enregistrée pourra ensuite être retrouvée en ligne ou dans n’importe quel magasin afin de faciliter les futurs achats », précise-t-il.

Boutiques connectées

Dans la boutique Etam Haussmann à Paris, les cabines sont connectées

Outre cet instrument traditionnel, les vendeuses sont équipées d’un téléphone sur lequel elles accèdent à une application dédiée. « Cet outil permet de centraliser tout ce dont elles ont besoin pour accompagner les consommatrices : offre, stock, profil cliente et avantages, outils de prises de mesure, encaissement mobile… » Ce dispositif omnicanal permet notamment d’accéder aux coups de cœur indiqués par l’internaute. « Nos acheteuses attendent une réponse immédiate, poursuit Romain Sabatier. Elles ont regardé le site, lu les avis. Elles disposent parfois de davantage d’informations que notre personnel ! ».

Direction maintenant l’essayage. De lourds rideaux écrus dissimulent de larges cabines. Ces espaces clairs qui protègent des regards sont aussi isolés des ondes électro-magnétiques. Le but ? Lire automatiquement la puce RFID (radio-identification) dont est doté chaque article sans que la cliente ait besoin de la passer près du lecteur. Si la couleur ne lui convient pas, elle n’a pas besoin de se rhabiller et de sortir de la cabine. Il lui suffit de sélectionner sur l’écran à sa disposition un autre coloris. La conseillère reçoit aussitôt une notification sur son téléphone et apporte l’article désiré.

Des achats fluidifiés

La dernière étape concerne l’encaissement. « Notre magasin d’Haussmann a été pensé pour qu’il puisse s’effectuer n’importe où. C’est pour cela que nous avons disposé du mobilier de paiement mobile à des points clefs du parcours, et notamment en sortie de cabine ». L’enseigne a également lancé la première version de l’App Etam sur laquelle les clients peuvent régler leurs articles en autonomie grâce à la puce RFID. « Notre stratégie en matière de numérisation est simple et consiste à donner un rôle central à nos applications, souligne Romain Sabatier. Nous souhaitons que toutes nos innovations et services de demain se jouent entre l’App Etam des clients et de nos vendeuses. Et cela afin de faciliter et d’augmenter toutes les interactions ».

Quant aux retours des produits, il n’est désormais plus nécessaire de présenter un ticket de caisse. Le simple scan de la puce RFID de l’article permet de retracer son cycle de vie et de retrouver le ticket d’origine, qu’il s’agisse d’un achat en magasin ou d’une commande sur le web. La prochaine étape est déjà prévue et verra le déploiement des bornes d’encaissement en autonomie. « Il suffit de déposer les articles dans un bac. Les puces RFID sont lues et vous pouvez régler en 3 clics », annonce Romain Sabatier, qui se projette déjà dans l’Etam de demain.



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