Immigration : avec des quotas, le titre de séjour "métiers en tension" aura du mal à exister

C’est une mesure qui séduit une partie du patronat confrontée à d’importantes difficultés de recrutement, mais aussi l’aile gauche de la majorité qui y voit le rééquilibrage d’un texte sur l’immigration considéré comme sévère. Mais la création d’un titre de séjour « métiers en tension », destiné aux travailleurs en situation irrégulière, inquiète la droite qui la perçoit comme l’instrument d’une régularisation massive. En quête d’une majorité pour faire adopter son projet de loi, présenté en Conseil des ministres début février, le gouvernement s’engage sur la voie risquée des « quotas ».

Jusque-là, par la voix de Gérald Darmanin, il a tenté de rassurer en mettant en avant les règles encadrant le dispositif (durée d’un an, trois ans de vie sur le territoire, pas de regroupement familial possible). Sans succès. Désormais, toujours par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur, il propose aux élus Les Républicains de circonscrire le nombre de régularisations annuelles en établissant des quotas. Mais la mise en œuvre d’un tel dispositif risque fort de tuer le titre « métiers en tension » avant même son entrée en vigueur. Qui établira le nombre d’autorisations délivrées par métier ? A quel rythme se feront les mises à jour ? Les expériences passées ont montré que l’administration peinait à s’adapter au rythme de l’économie. S’il va jusqu’au bout de son idée, l’exécutif risque d’effacer l’équilibre de son texte. Sans convaincre in fine la droite, décidément très hésitante, de voter le texte.



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