L’économie américaine ralentit | Paperjam News


De cette semaine, on retiendra évidemment la publication du rapport sur le PIB américain au cours du quatrième trimestre. Il montre que l’économie a progressé de 0,7% au cours des trois derniers mois de l’année dernière par rapport au trimestre précédent, soit un peu plus que prévu. Ce chiffre indique à première vue une économie qui fonctionne bien. Cependant, en creusant un peu plus, on constate que la situation n’est pas aussi positive qu’il n’y paraît.

Tout d’abord, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,5%, ce qui est inférieur au chiffre attendu, et il est probable qu’une grande partie de cette augmentation des dépenses ait été concentrée au début du trimestre, car par la suite, les ventes au détail n’ont cessé de diminuer. Ensuite, l’investissement non résidentiel – essentiellement les dépenses d’investissement des entreprises – n’a augmenté que de 0,2% et l’investissement résidentiel a chuté de près de 6% sur ce même trimestre. Dès lors, la croissance est essentiellement attribuable à la constitution des stocks. Or, celle-ci est probablement plus involontaire que planifiée. Bref, la croissance est bonne, mais pas pour de bonnes raisons.

Vers une croissance négative au premier trimestre

Avec six baisses consécutives de la construction résidentielle, trois baisses consécutives de la production industrielle, les fortes baisses des ventes au détail en fin d’année ainsi que des indices ISM manufacturiers et non manufacturiers en territoire de contraction, il faudra un revirement rapide pour éviter que la croissance du PIB ne soit négative au premier trimestre de cette année. Un tel revirement semble néanmoins assez improbable, sachant que la confiance des chefs d’entreprise mesurée par le Conference Board est maintenant à son plus bas niveau depuis la crise financière mondiale de 2008, ce qui risque de se traduire par une compression des coûts (et donc de l’emploi).

En conclusion, il sera intéressant d’examiner cette semaine quelle lecture la banque centrale américaine fait de ces données. Certes, l’inflation reste bien supérieure à son objectif et le chômage est à son plus bas niveau du cycle, mais dans le même temps, l’économie réagit au resserrement de sa politique monétaire et elle sera consciente du risque qu’une hausse trop forte et rapide des taux finisse par faire basculer l’économie dans la récession. Dès lors, après avoir relevé la fourchette cible des fonds fédéraux de 425 points de base en 2022, la Réserve fédérale devrait à présent opter pour une hausse plus modeste de 25 points de base des taux d’intérêt, tout en signalant qu’elle en aura bientôt terminé avec son cycle de hausse.



Lire plus

About The Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

CAPTCHA