Orange réfléchit à ouvrir son capital en Égypte – Jeune Afrique


Selon une source au fait du dossier, l’opérateur télécom Orange envisage d’ouvrir le capital de sa filiale égyptienne, qu’il détient actuellement à hauteur de 99,96 %. Ces réflexions sont partagées entre les responsables de la division Orange Middle East and Africa (OMEA), basée à Casablanca et dirigée par le français Jérôme Hénique.

Cette orientation répond au souhait des autorités du pays, gouverné par le président Abdel Fattah al-Sissi, d’être directement impliquées dans le secteur stratégique des télécoms ou d’y favoriser la présence d’investisseurs privés locaux.

Le coûteux départ de Naguib Sawiris

Une situation habituelle pour Orange dans la plupart des marchés africains dans lesquels le groupe est présent. Au Sénégal, il est par exemple associé à l’État, et une partie de son capital est coté à la bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan. En Tunisie, il est associé à Marouane Mabrouk, tandis qu’au Maroc, il a à son tour de table le financier Othman Benjelloun. Une stratégie qui lui permet de renforcer son ancrage local, particulièrement apprécié au moment où les intérêts français sur le continent alimentent les critiques, notamment en Afrique de l’Ouest.


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Unique actionnaire d’Orange Égypte – 27 millions d’abonnés et 960 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 – depuis le rachat des parts de l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, le groupe français n’avait pas jusque-là émis en interne l’envie de rechercher un partenaire stratégique. Notamment parce que cela l’obligera à partager les bénéfices de la filiale. Mais aussi parce que le départ de son ex-associé lui a coûté très cher. Orange a déboursé à cette occasion environ 1,7 milliard d’euros : 1,5 milliard mi-2012, puis 210 millions d’euros en 2015.

La livre égyptienne dévaluée de 50 %

Les appels du pied du gouvernement, déjà présent au tour de table d’Etisalat Egypt by e&, de Vodafone Egypt et bien sûr propriétaire d’Egypt Telecom, ainsi que la dégradation de la situation économique du pays encouragent désormais l’operateur dans cette voie.

En effet, quand Orange et ses concurrents paient leurs équipements en dollars, leurs chiffres d’affaires sont eux réalisés en livre égyptienne, renchérissant ainsi le coût de leurs investissements. Depuis mars 2022, la devise locale a été dévaluée d’environ 50 %, alors que l’inflation a atteint un niveau record depuis 5 ans (20 % sur douze mois en décembre). Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a durablement perturbé le secteur touristique, qui grâce au roaming, était traditionnellement une source importante de revenus pour les opérateurs du pays.

Contacté, OMEA n’a pas commenté l’information.



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