Embargo, prix plafonnés… Les mesures contre les produits pétroliers russes se multiplient

Près d’un an après le déclenchement de l’offensive russe sur l’Ukraine, les vagues de sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Russie s’enchaînent. Ce dimanche 5 février, aucun pays de l’UE ne pourra importer de Russie, par voie maritime, des produits raffinés du pétrole (diesel, essence, mazout, kérosène…). Une exception temporaire est cependant prévue pour les importations de pétrole brut par oléoduc dans les États membres qui, en raison de leur situation géographique, sont dépendants des approvisionnements russes et ne disposent pas de solution de rechange viable.

Bien que le Parlement européen ait voté l’interdiction totale des véhicules diesel en 2035, ce carburant issu du raffinage du pétrole brut est pour l’heure le plus utilisé dans les véhicules européens. En France, 15 % des nouvelles immatriculations en 2022 reposent sur un moteur diesel, d’où une certaine inquiétude concernant les prix. L’embargo ne devrait cependant pas avoir d’effets importants à court terme, a récemment rassuré la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, en rappelant notamment que les pays européens doivent disposer de réserves stratégiques équivalentes à deux mois de consommation intérieure. Malgré une forte diminution depuis près d’un an, plus d’un quart des importations de diesel par l’Europe venait toujours de Russie début 2023, selon des données de suivi des pétroliers dans le monde analysées par S & P Global.

La Russie perdrait « 160 millions d’euros » par jour

Cette nouvelle interdiction vient après celle du charbon au début du mois d’août 2022 et celle du pétrole brut le 5 décembre 2022. En parallèle, les Etats de l’UE et le G7 + ont adopté, samedi 4 février, de nouveaux plafonds pour les produits pétroliers russes transportés par voie maritime – comme le diesel et le fioul. L’accord comprend un prix plafond de 100 dollars le baril pour des produits plus chers, comme le diesel, et un autre de 45 euros le baril pour des produits moins raffinés, comme le mazout. Il concerne l’ensemble des produits pétroliers russes transportés par des bateaux des pays partenaires.

« Avec le G7, nous fixons des prix plafonds sur ces produits, pour réduire les revenus russes tout en assurant la stabilité du marché global de l’énergie », a commenté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Selon elle, cette limitation coûte « environ 160 millions d’euros par jour » à la Russie. Une dixième vague de sanctions est également à prévoir d’ici au 24 février, exactement un an après le début de l’invasion.

« Cela déséquilibrera davantage les marchés internationaux de l’énergie », a réagi de son côté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, tout en assurant que la Russie « prenait des mesures pour couvrir (ses) intérêts contre les risques qui apparaissent ». En représailles des premières sanctions, Moscou a déjà interdit depuis le 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant le prix plafond. Et en début de semaine, le gouvernement russe a interdit aux exportateurs nationaux de pétrole et aux organes de régulation de respecter les plafonds sur les prix imposés par les Occidentaux sur son pétrole brut.



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