L’Afrique absente du Top 30 des « nations les plus influentes du monde » – Jeune Afrique


Établis selon des critères particuliers mais toujours pensés dans les pays occidentaux, les classements mondiaux se suivent et se ressemblent en ce qui concerne les places accordées au continent africain.


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Publié le 2 mars par le cabinet britannique de conseil en évaluation Brand Finance, le dernier rapport en date évalue le soft power, soit la capacité d’un État à exercer une influence certaine sur la scène internationale, indépendamment des leviers coercitifs du hard power comme la puissance militaire. Les huit critères de sélection sont les affaires et le commerce ; la gouvernance ; les relations internationales ; la culture et les traditions ; les médias et la communication ; l’éducation et la science ; les populations et les valeurs ; l’avenir durable.

Fiabilité statistique

Vu de Londres, le top 3 du Global Soft Power Index est occupé, dans l’ordre, par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. L’Afrique, elle, ne mérite pas de pointer dans les 30 premiers : il faut attendre le 38e rang pour trouver l’Égypte, suivie de l’Afrique du Sud et du Maroc à la 40e et 55e places mondiales. On peut enfoncer le clou encore un peu en notant que nombre de pays africains ne sont même pas classés, notamment faute de statistiques jugées fiables, et que les nations africaines qui tirent leur épingle du jeu ont perdu en influence (l’Égypte cède 7 places, l’Afrique du Sud 6 et le Maroc 9).

Pourtant, certaines contrées du continent progressent comme le Botswana, le Soudan ou les Seychelles. 103e du classement, le Sénégal a gagné 7 places, tandis que la RDC, même brinquebalée d’une crise à une autre, a progressé de 9 rangs pour se situer au 107e.


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Ailleurs, la conjoncture a influencé la perception des performances de plusieurs pays : la Coupe du Monde Qatar 2022 a boosté les États du Golfe. Quant à la Russie – éjectée du top 10 du classement–, elle a perdu la guerre du soft power face à l’Ukraine : le pays de Volodymyr Zelensky enregistre la plus forte amélioration du classement, notamment en termes de notoriété et d’influence.

Étrillée par les agences de notation économique et autres jaugeurs du développement humain, l’Afrique peut toujours rétorquer qu’elle est en reconquête ostentatoire de ses souverainetés nationales, que sa démographie l’imposera au monde, qu’elle regorge de richesses dont elle entend tirer meilleur profit et que, d’ailleurs, la multiplicité de sommets « Afrique +1 » démontre à quel point des nations comme la Chine, le Japon, la Turquie ou la Russie la courtisent à l’envi.



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