Les manifestants algériens renforcent la pression avec une nouvelle manifestation


ALGER (Reuters) – Des centaines d'Algériens ont défilé mercredi dans la capitale algérienne pour renforcer la pression sur les autorités afin qu'elles annulent l'élection présidentielle du 12 décembre.

Des manifestations hebdomadaires ont lieu les mardis et vendredis depuis février, mais les manifestants semblent désireux d’accroître leur présence dans la rue avant le vote.

En marchant dans les rues principales d'Alger, les manifestants ont scandé «Pas de vote, pas de vote» alors que les forces de sécurité sont intervenues pour les disperser.

Le mouvement de protestation a éclaté en février alors que le président vétéran Abdelaziz Bouteflika se préparait à briguer un nouveau mandat lors d'une élection initialement prévue pour juillet.

Des centaines de milliers de personnes ont défilé à Alger et dans d'autres villes, réclamant ainsi lui et le reste de la vieille élite dirigeante qui gouvernait depuis l'indépendance de la France en 1962 pour renoncer au pouvoir.

Bouteflika s'est retiré en avril lorsque l'armée a retiré son soutien et que les autorités ont commencé à détenir ses alliés et d'autres hauts responsables et hommes d'affaires pour corruption.

Les élections de juillet ont alors été reportées, créant un vide constitutionnel avec le président par intérim, Abdelkader Bensalah, toujours en place. L'armée et son puissant chef, le général Ahmed Gaed Salah, considèrent l'élection comme le seul moyen de rétablir la normalité et de réprimer les manifestations.

Les manifestants rejettent toute élection qui aurait lieu alors que d'anciens membres de l'élite dirigeante resteraient en place, affirmant que cela ne pouvait être juste.

L’armée, qui est aujourd’hui le principal acteur de la politique algérienne, a à plusieurs reprises promis la transparence du vote, affirmant que l’armée ne soutiendrait aucun candidat.

Les cinq hommes qui se sont présentés aux élections sont tous d'anciens hauts fonctionnaires, bien que certains se soient ultérieurement exprimés contre Bouteflika ou se soient opposés à lui lors d'élections précédentes.

Depuis le début officiel de la campagne présidentielle dimanche, certains manifestants ont accroché des sacs d'ordures ou des affiches de personnalités de l'opposition arrêtées dans des espaces publics réservés au matériel électoral.

Mardi, un tribunal a imposé des peines d'emprisonnement rapides à 18 mois à quatre manifestants reconnus coupables d'avoir perturbé les élections dimanche. Human Rights Watch a déclaré la semaine dernière que la détention de nombreux manifestants ces derniers mois visait à affaiblir le mouvement de protestation.

Rapport de Hamid Ould Ahmed. Édité par Angus McDowall et Marguerita Choy



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