Lamine Diack, courtier en pouvoir des Jeux olympiques reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin, décède à 88 ans


Lamine Diack, l’ancien président de l’instance dirigeante mondiale de l’athlétisme, qui a été condamné l’an dernier pour corruption pour avoir reçu des pots-de-vin liés à un scandale de dopage russe, est décédé vendredi à son domicile au Sénégal. Il avait 88 ans.

Sa mort a été confirmée par son fils, Papa Massata Diack.

M. Diack a été pendant des décennies l’un des hommes les plus influents du sport en tant que membre du Comité international olympique et à la tête de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme, l’instance dirigeante de l’athlétisme alors connue sous ses initiales, l’IAAF, qu’il dirigé de 1999 à 2015. (L’IAAF a depuis été rebaptisée World Athletics.)

Aux cheveux gris et souvent vêtu de costumes coûteux ou de longues robes fluides, M. Diack a côtoyé des dirigeants mondiaux, des athlètes vedettes et des responsables sportifs de haut niveau au cours d’une carrière qui a vu la fortune et l’importance de l’athlétisme grandir, grâce à des olympiens comme Usain Bolt.

Ombré pendant des années par des rumeurs de corruption, M. Diack a vu son héritage s’embourber dans la disgrâce dans novembre 2015 après avoir été détenu en France pour des accusations de corruption et de blanchiment d’argent, et pour avoir accepté plus de 1 million de dollars de pots-de-vin de la fédération russe d’athlétisme en 2011. Il a démissionné de son poste de chef d’athlétisme ce mois-là, quelques jours après que le CIO l’a suspendu de son poste de membre honoraire.

Selon les prosecteurs français, les athlètes ont été contraints de payer les pots-de-vin pour couvrir le tests de dopage positifs d’athlètes russes, dont certains ont participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Le fils de M. Diack, un responsable sportif qui travaillait pour son père, et d’autres responsables de piste ont également été accusés d’avoir participé au stratagème et d’avoir truqué les votes pour les droits d’accueil de plusieurs Jeux olympiques.

Dans septembre 2020, M. Diack a été reconnu coupable de corruption et condamné à quatre ans de prison, deux d’entre eux suspendus.

Lamine Diack est né le 7 juin 1933 à Dakar, au Sénégal. Bien avant qu’il ne devienne président de l’IAAF, selon son biographie sur le site de l’organisation, M. Diack était un sauteur en longueur prometteur, remportant le titre français en 1958. Mais un blessure au genou aurait mis fin à ses espoirs de participer aux Jeux olympiques de 1960 à Rome.

Dans les années 1970, il gravit les échelons de la direction de l’instance dirigeante de l’athlétisme, devenant finalement vice-président senior de l’organisation en 1991. Au cours de la même période, il a occupé de nombreux postes politiques au Sénégal, dont celui de maire de Dakar de 1978 à 1980. .

Après la mort du président de l’IAAF Premier Nébiolo en 1999, M. Diack a pris la présidence par intérim. Il a ensuite été réélu en 2001 et a occupé le poste jusqu’à ce qu’il a refusé de courir à nouveau en 2015.

Malgré sa condamnation l’année dernière, M. Diack a bénéficié d’un large soutien au Sénégal. Répondre sur Twitter à l’annonce de la mort de M. Diack, le président sénégalais, Macky Sall, a pleuré la perte de l’un des « fils les plus illustres du pays ».

« Diack était un homme de grande dimension », a écrit M. Sall. « Mes plus sincères condoléances à toute la Nation. »





Aina J. Khan – [source]

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