Ce ministre qui résiste à Matignon, Bertrand en pince pour Attal

Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. En coulisses, les uns apprennent à esquisser des croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.

Européennes : Glucksmann, c’est oui mais…

L’interview de Raphaël Glucksmann dans L’Obs où il annonce sa candidature aux européennes a déconcerté plus d’un socialiste. Certes, lui et Olivier Faure se sont vus cette semaine pour se mettre d’accord, certes le Premier secrétaire s’est résolu à l’idée qu’il n’y aurait pas de liste commune Nupes… Mais cela n’autorise pas le député européen sortant à défourailler à tout va contre les partenaires, et notamment LFI à qui il reproche régulièrement les ambiguïtés sur l’Ukraine, la Russie ou encore la Chine.

Le 5 octobre, le PS votera le texte d’orientation stratégique qui fixe la ligne à tenir pendant la campagne des européennes. Le parti y mentionne notamment qu’il est hors de question que le candidat passe son temps à exposer ses différences avec le reste de la gauche. Bref, attention à bien choisir ses adversaires. Attention aussi à bien choisir ses alliés, car une autre rumeur bruisse dans les couloirs du PS : Glucksmann serait tenté de monter une liste allant jusqu’à la Convention, le mouvement de Bernard Cazeneuve, dissident du PS. « Il y a des lignes qui ne sont pas rouges mais qui ne sont pas à franchir non plus », prévient une huile du PS, qui ne veut pas que les Insoumis sautent sur l’occasion pour reprocher un double langage sur l’union de la gauche : « La Nupes nous a permis d’enlever le sparadrap du quinquennat Hollande, évitons de le recoller. »

L’exécutif se moque de Faure

« Il est énorme ! » Olivier Faure suscite l’ironie de l’exécutif pour son attitude pendant les rencontres de Saint-Denis, le 30 août. « Il a passé son temps à se dire fan de Michel Rocard et il a tiré à boulets rouges sur le 49.3, raconte un participant. Mais quel est le Premier ministre qui a le plus utilisé cet article de la Constitution… ? »

Bertrand flashe pour Attal

Le patron de la région Hauts-de-France ne s’est pas rendu à la rentrée politique de son ancien poulain Gérald Darmanin, fin août. Le même jour, Xavier Bertrand a préféré concentrer son attention sur le journal télévisé de TF1 dont Gabriel Attal était l’invité. Et l’ancien ministre n’a pas été déçu. « Son 20 heures était vraiment millimétré, il a coché toutes les cases possibles », s’est-il extasié en privé. Entre l’effet de surprise créé par l’annonce de l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires et sa progression dans les enquêtes d’opinion, le ministre de l’Education nationale serait même « le vrai vainqueur de la rentrée », selon Bertrand, qui va jusqu’à parier : « Emmanuel Macron finira son quinquennat avec un jeune issu de la Macronie à Matignon, Denormandie ou Attal. » Darmanin appréciera.

Beaune résiste à Matignon

La question est habituelle dans la grande interview que publie chaque jeudi La Tribune, la réponse a fait tiquer l’Elysée et Matignon :

« – Clément Beaune, de quoi rêviez-vous enfant ?

– De devenir président. J’étais jeune ! (rires) »

Matignon a moins rigolé, dans cette ambiance de rentrée digne d’une saison de Succession, et a demandé au ministre des Transports de retirer sa réponse. Il n’a pas voulu…

Larcher attend Macron au tournant

La proposition de loi ne compte qu’un article, mais elle est l’une des armes que compte utiliser Gérard Larcher en cette rentrée pour pousser Emmanuel Macron à agir sur les sujets comme l’immigration et l’intégration. Las des propos sans suites concrètes, le président du Sénat se dit décidé à obtenir du locataire de l’Elysée des preuves de sa détermination. Il scrutera donc avec attention l’accueil qui sera fait à la PPL déposée par l’une de ses très proches, visant à donner davantage de pouvoir aux maires dans l’attribution des logements sociaux et qui sera examinée début octobre. En attendant de connaître le sort réservé à cet outil de « gestion du peuplement », Gérard Larcher réunira la semaine prochaine les présidents de groupes du Sénat pour formaliser la réponse attendue par Emmanuel Macron aux sujets abordés fin août lors des « entretiens de Saint-Denis ».

Juppé : fâché avec Le Maire ?

Dans l’autobiographie qu’il vient de publier, Une histoire française (Tallandier), Alain Juppé parle systématiquement de Bruno Lemaire et non Le Maire. Vachard, il raconte aussi ce déjeuner pendant la primaire de la droite en 2016 à laquelle l’un et l’autre étaient candidats. Le Maire : « Fillon ne compte plus. Sarko est en chute libre et ça va continuer. Au deuxième tour, nous serons seuls en lice, toi et moi. » Ce ne fut pas tout à fait le cas. Bruno Le Maire, en 2 mots, obtint 2 %…



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