Electricité : pourquoi l'Amérique du Nord pourrait connaître des pénuries dès 2024

Les Nord-Américains pourraient subir des coupures d’électricité fréquentes de 2024 à 2028. Dans un rapport publié le 13 décembre et repris par NewScientist, la Nerc (North American Electric Reliability Corporation, l’autorité de régulation internationale qui supervise le réseau électrique de la région) projette que la majorité des États américains et le Canada, soit plus de 300 millions de personnes, ne disposeront pas dans ce laps de temps d’un approvisionnement en électricité suffisant pour répondre avec fiabilité à la demande, en particulier lors de conditions météorologiques extrêmes.

La région de New York, la Nouvelles Angleterre et tout l’ouest des États-Unis, ainsi que l’Ontario et la Colombie-Britannique au Canada, sont ainsi concernés par des « risques élevés » de coupures durant les vagues de chaleur estivales ou les tempêtes hivernales. Parfois, des coupures pourraient même avoir lieu dans des conditions météorologiques normales. Cette menace pèse en particulier sur deux régions du centre des Etats-Unis : l’une d’elles s’étend de la frontière américano-canadienne du Michigan et du Minnesota jusqu’à la Louisiane, et l’autre englobe le Tennessee ainsi que des parties de la Géorgie, de l’Alabama, du Mississippi, du Missouri et du Kentucky.

Climatisation et centres de données géants

Pour l’heure, impossible de dire combien de temps ces perturbations pourraient durer. Mais la Nerc en explique les origines : selon le rapport, la demande maximale (la plus grande quantité d’électricité nécessaire sur une période donnée) en Amérique du Nord a augmenté plus rapidement que jamais ces cinq dernières années. Les installations de minage en cryptomonnaie notamment, très voraces en énergie, se sont développées dans plusieurs États (comme au Texas). A celles-ci s’ajoutent les centres de stockage des données géants, dont la consommation pourrait encore doubler d’ici 2030, ainsi que les infrastructures de fabrications de batteries automobiles.

Les risques seront par ailleurs accrus durant certaines périodes aux conditions climatiques extrêmes, car la démocratisation des systèmes de chauffages électriques en hiver et des climatisations en été, couplée à l’utilisation grandissante des voitures électriques, devraient créer une grande tension sur le réseau pendant ces moments.

Les énergies renouvelables développées trop lentement

En parallèle, les centrales électriques fonctionnant aux combustibles fossiles, fermées petit à petit, ne sont pas remplacées à un rythme suffisamment élevé par des sources d’énergie renouvelable, selon la Nerc. Le gaz naturel, considéré comme un carburant de transition écologique et responsable de 40 à 80 % de l’approvisionnement en électricité pendant les mois froids en Amérique du Nord, est par ailleurs peu fiable dans des contextes de froids extrêmes, du fait de la difficulté à maintenir en état de fonctionnement les pipelines et les puits, sujets au gel.

L’autorité de régulation pointe également que les difficultés obtenir des permis pour construire ces infrastructures, ainsi que les routes de transports pour les acheminer, sont en partie responsables de cette prise de retard. Coup de grâce : une pénurie de transformateurs en Amérique du Nord vient s’ajouter comme un obstacle supplémentaire.



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