Attentat de Moscou : la Russie évoque "des liens avec les nationalistes ukrainiens"

Moscou continue de viser Kiev. Les enquêteurs russes ont affirmé, ce jeudi 28 mars, que les auteurs de l’attentat contre la salle de concert du Crocus City Hall près de Moscou avaient reçu de l’argent venu d’Ukraine, Kiev démentant pour sa part toute implication dans l’attaque.

« Les enquêteurs disposent d’informations confirmant que les auteurs de l’attentat avaient reçu d’importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime », a indiqué le Comité d’enquête russe sur Telegram, ajoutant que les assaillants avaient « des liens avec les nationalistes ukrainiens », d’après « l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières ». « Un autre suspect impliqué dans le système de financement des terroristes a été identifié et placé en détention », ont par ailleurs indiqué les enquêteurs russes. Les dirigeants russes sont des « marchands de fumier » essayant de diffuser une « propagande absurde » à propos de l’attentat dans la banlieue de la capitale russe, dont l’EI est « seul responsable », a réagi jeudi la Maison-Blanche.

Les infos à retenir

⇒ La Pologne annonce une opération contre un réseau d’espionnage russe

⇒ Série d’arrestations de journalistes russes de médias indépendants

⇒ L’Ukraine réclame des missiles Patriot

La Pologne annonce une opération en cours contre un réseau d’espionnage russe

Les services de contre-espionnage polonais ABW ont fait état jeudi d’une opération en cours visant un réseau d’espionnage russe et menée en coordination avec des services d’autres pays.

« ABW agit dans le cadre d’une enquête sur des activités d’espionnage menées au nom de la Russie contre des Etats et des institutions de l’Union européenne », a écrit sur X le porte-parole des services spéciaux polonais, Jacek Dobrzynski.

Série d’arrestations de journalistes russes de médias indépendants

Cinq journalistes travaillant pour des médias indépendants ont été arrêtés mercredi soir et jeudi en Russie, où la répression bat son plein. Au cours de la nuit, la police a interpellé Ekaterina Anikievitch du média SOTAvision et Konstantin Jarov de RusNews, a rapporté l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi de la répression en Russie. M. Jarov a été battu et menacé de violences sexuelles par les policiers, selon une témoin de la scène citée par cette organisation.

Selon lui, ces violences ont été provoquées à cause d’un tournage réalisé près du domicile d’une autre journaliste, Antonina Favorskaïa de SOTAvision, qui a elle été interpellée mercredi soir tout de suite après avoir été relâchée après 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police. Enfin, deux autres journalistes, Alexandra Astakhova et Anastassia Moussatova, qui étaient venus retrouver leur collègue à sa sortie de détention, ont également été interpellés et emmenés pour être interrogés par les enquêteurs, selon la même source.

Poutine ne prévoit pas de rencontrer les familles des victimes

Le président russe Vladimir Poutine n’a pas prévu dans l’immédiat de rencontrer les familles des victimes de l’attaque du Crocus City Hall de Moscou la semaine dernière, un attentat qui a fait 143 morts, a indiqué le Kremlin ce jeudi.

« Si des contacts sont nécessaires, nous vous en informerons », a répondu le porte-parole du président, Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes pour savoir si Vladimir Poutine prévoyait de rencontrer les proches des victimes.

Une nouvelle attaque de drones dans la nuit

La guerre dans le ciel ukrainien continue de faire rage. Les forces de Kiev ont abattu 26 drones russes d’attaque dans l’est et le sud du pays au cours de la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé un haut responsable de l’armée. « L’ennemi a lancé […] 28 drones d’attaque de type Shahed-136/131 +  » dans la nuit depuis la région russe de Koursk et le cap Tchaouda, dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, a rapporté le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk, dans un message Telegram publié jeudi matin. « Vingt-six » de ces drones ont été « détruits » dans les régions d’Odessa (sud), Kharkiv (est), Dnipropetrovsk (est) et Zaporijjia (sud), a ajouté Mykola Olechtchouk, sans faire mention de blessés ou de dégâts.

Moscou a également dirigé dans la nuit contre l’Ukraine trois missiles de croisières Kh-22, d’un missile antiradar Kh-31P et d’un missile sol-air S-300, d’après la même source qui n’a pas communiqué davantage à ce propos.

Quatre morts dans des bombardements

A Kharkiv, qui comptait près d’un million et demi d’habitants avant la guerre, un bombardement russe a fait au moins un mort et 19 blessés, dont quatre enfants, en frappant des cibles civiles, ont annoncé les autorités locales. Selon de premières informations du Parquet général, deux bombes de forte puissance, larguées d’un avion, ont endommagé en milieu d’après-midi des immeubles d’habitation, une école et un jardin d’enfants. La région de Kharkiv borde la frontière septentrionale avec la Russie et se retrouve régulièrement sous le feu des troupes russes.

Dans le village de Borova, un garçon de 12 ans a été tué dans une frappe russe mercredi soir, a fait savoir le bureau du procureur local, ajoutant que le type d’armement utilisé n’avait pas encore été déterminé.

Quatre personnes ont aussi été blessées lors de bombardements nocturnes et d’une attaque de drones dans cette région, avait plus tôt dit le gouverneur Oleg Synegoubov. Deux autres ont été tuées dans des frappes ailleurs en Ukraine.

L’Ukraine réclame des missiles Patriot

L’Ukraine demande à ses alliés occidentaux de lui envoyer davantage d’aide, et plus vite. Mais, à Bruxelles comme à Washington, des divisions politiques ont enrayé la livraison d’armes et l’envoi de fonds ces derniers mois. Le président Volodymyr Zelensky à de nouveau exhorté les alliés de l’Ukraine à « accélérer la livraison » d’avions de combat F-16 et à transférer des batteries de Patriot supplémentaires.

« Aucune justification rationnelle ne permet d’expliquer pourquoi les Patriot, qui sont nombreux dans le monde, ne couvrent toujours pas le ciel de Kharkiv et d’autres villes et localités attaquées par les terroristes russes », a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, avait relayé le même message. Le puissant et coûteux système Patriot a été pour la première fois fourni à l’Ukraine au printemps 2023.



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